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Histoire Naturalisation française

Nous sommes le 30 avril…

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Retour sur un fait historique

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Cours Histoire

Gerard De Villiers, Annick De Villiers, Bernard Touchais, L’irrésistible ascension de Mohammad Reza, Plon, 1975.

Gerard De Villiers, Annick De Villiers, Bernard Touchais, L’irrésistible ascension de Mohammad Reza, Plon, 1975.

Premières impressions après lecture

 

 

Gerard De Villiers, Annick De Villiers, Bernard Touchais, L’irrésistible ascension de Mohammad Reza, Plon, 1975.

Devant actuellement préparer un cours consacré aux relations géopolitiques existantes entre les États-Unis et l’Iran actuel et n’étant, bien que la géopolitique nous intéresse, ni spécialiste de l’histoire états-unienne ni de celle du pays des Aryens, devant trouver un ouvrage pour consolider nos connaissances en la matière et permettre une première approche du sujet, notre choix s’est porté sur la biographie du souverain iranien écrite en collaboration par le journaliste et romancier français Gerard De Villiers, père de la série de romans d’espionnage SAS, publiée chez Plon en 1975.

C’est évidemment la découverte et la lecture de l’œuvre romanesque de cet auteur, combinées tant à l’attrait et l’intérêt qu’elles suscitaient chez nous, qui nous ont progressivement conduits à nous intéresser plus avant au monde de l’espionnage et aux relations géopolitiques ces dernières années. Du reste, l’exercice de notre profession y est aussi pour beaucoup. En effet, nous avons eu la chance d’enseigner, entre autres, à plusieurs personnes venues d’Iran ( d’âge, milieux et professions différentes), toutes, bien entendu, ont pour point commun d’être expatriées – principalement sur les continents américain ou européen, ce qui, convenons-en, surprendra bien peu de monde – et d’apprendre le français en langue seconde.

Inévitablement, la situation actuelle de l’Iran sur l’échiquier international était abordée ( même indirectement) à un moment donné. Le règne de Mohammad Reza Shah et la révolution de 1979 étaient évoqués, en des termes aussi contrastés que nuancés ou tranchés. Une chose semblait certaine, et nous nous le sommes entendu dire nombre de fois au cours de nos différents échanges : ce n’était pas comme ça, avant…

Notre méconnaissance générale de l’Iran, sa culture et son histoire, ne nous permettait pas, à nous, occidental, de véritablement comprendre ce que cette simple phrase pouvait réellement signifier ou même sous-entendre pour eux. Autre chose nous a interpellés dès le départ : les propos tenus concernant le Shah, sa gouvernance et plus encore sa personnalité. Sur ces points, la bienveillance et la déférence pouvaient succéder aux propos les moins amènes, acerbes ou violents. Cela dépendait avant tout de notre interlocuteur, son vécu, ses souvenirs ou ce qu’on lui avait rapporté sur cette époque ( certains étant nés après 1979).

Ce qui pour nous ressortait clairement, c’était que le dernier des Pahlavi à avoir régné sur son pays ne laissait personne indifférent, ce qu’on ait vécu sous son joug ou non. Ce personnage historique ( pour nous, citoyen français né en 1987, il n’est rien d’autre) commençait à nous intriguer, à nous intéresser – mais pas autant que Napoléon, soit dit en passant- de même que la culture iranienne que nous avons progressivement découverte avec un intérêt des plus relatifs, du moins au départ. Nos intérêts et gouts personnels nous ayant davantage conduits à nous intéresser aux cultures guatémaltèques et latino-américaines en général, ainsi qu’à la situation géopolitique de ces différents pays ces dernières années.

Nous nous étions donc procuré l’ouvrage signé Villiers, sans toute fois nous y plonger de suite. Connaissant le travail de l’auteur, nous ne craignons point d’être déçus. Lecture faite, nous pouvons écrire ici que tel fut bien le cas.

Comme tout ouvrage dû au père du célèbre Malko Linge, celui-ci se lit aisément. Le style est simple, direct et franc, caractéristique de cet auteur unique qui jamais ne mâchait ses mots. De plus, le récit commence sur les chapeaux de roues, comme dans tout bon SAS des familles. Évidemment, le contenu, s’il va à l’essentiel, se révèle des plus instructifs pour qui veut comprendre ce qu’était l’Iran d’avant la Révolution de 1979 et pourquoi la situation est telle aujourd’hui. La personnalité du souverain se fait, d’un certain point de vue, jour au fil des pages. À défaut d’être complexée ( qu’on nous pardonne ce doux euphémisme), celle-ci se révèle aussi complexe qu’ ambivalente. En un mot intéressante. L’homme dépeint dans ces pages se révèle en outre d’une grande intelligence et même très courageux, parfois stratège. Rappelons ici que trois interviews furent menées par l’auteur entre 1973 et 1974 avec le « Soleil des Aryens ». Un élément qui fut déterminant dans notre choix de faire de cet ouvrage notre première lecture sur ce vaste sujet est sa date de parution : 1975.

1975 marque l’apogée, le zénith du pouvoir autocratique et absolu de Mohammad Reza Pahlavi, Shah d’Iran et celle de sa désormais célèbre et historique « Révolution blanche ». En effet, passée cette date, les choses iront progressivement de mal en pis pour le monarque et son régime. Cette année est celle où s’ouvre le dernier chapitre d’un règne long de plus de trente-sept ans, avant l’épilogue de l’exil et de la mort.

Dans son avant-propos, Gerard de Villiers confie ne pas vouloir porter de jugement moral sur la personne de Mohammad Reza Pahlavi. Il s’y tient plutôt avec adresse, à sa manière. En cela, il nous rappelle quelque chose d’essentiel, la réalité du monde oriental et du Moyen-Orient est singulièrement différente de la nôtre, à nous Européens.

Il se montre, trouvons-nous, parfois étonnamment bienveillant pourrait-on dire. Nous avons également ( une fois de plus) été frappés par la grande justesse et la pertinence de ses remarques plus personnelles. Nous, lecteur du XXI siècle, nous connaissons aujourd’hui la fin de l’histoire de Mohammad Reza et de sa dynastie. Nous sommes plus à même de mettre ce texte écrit en 1975 en perspective avec ce que nous savons actuellement et relever quelques judicieux sous-entendus de l’auteur. Cela ne rend la lecture que meilleure. Il n’y a pas grand-chose à dire ou à ajouter hormis, bien sûr, que Gerard De Villiers et ses coauteurs étaient bien informés ( ce qui évidemment n’étonnera personne).

Ce livre, plutôt riche, fut interdit en Iran par la SAVAK à sa sortie. Dans ses Mémoires, l’auteur confesse qu’il s’agit de la seule biographie du souverain iranien à avoir était acheté par plus de quinze pays[1]. On imagine l’engouement suscité à l’époque.

En conclusion, nous ne pouvons que conseiller la lecture de cet ouvrage à toute personne (francophone ou non, le texte demeurant d’un abord relativement facile) désireuse de découvrir ou redécouvrir ce personnage assez unique qu’était Mohammad Reza Pahlavi, Shah d’Iran et son ascension qui elle l’était tout autant.

Un livre à lire, dont la lecture se verra complétée à propos par des parutions plus récentes. En somme, un excellent point d’entrée.

[1] Gerard De Villiers, Sabre au clair et pied au plancher. Mémoires, Fayard, Paris, 2005. Page 120.

 

Xavier Fluet @oline-french-courses-for-foreigners.com

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«L’empereur Napoléon Ier dans son cabinet de travail en 1807»

«L’empereur Napoléon Ier dans son cabinet de travail en 1807»

 

 

«L'empereur Napoléon Ier dans son cabinet de travail en 1807»

«L’empereur Napoléon Ier dans son cabinet de travail en 1807»

«L’empereur Napoléon Ier dans son cabinet de travail en 1807» Huile sur toile.

Dans un important cadre en bois et stuc doré surmonté de l’Aigle impériale. 116 x 88 cm. B.E. On retrouve dans les archives du Musée napoléonien de Monaco l’historique manuscrit suivant en anglais: 1837:

Le portrait est exécuté par Paul Delaroche et placé aux Tuileries. 1852-1870: Durant le Second empire, il devient la propriété de Miss Elisabeth Howard, puis acheté par Martin E. Coster, Consul Général des Pays-Bas à Paris. 1880: Après plusieurs années de séjour à Paris, y compris les mois du siège de 1870, M. Coster y meurt en 1880. 1880-1909: Son frère, Guillaume Frédéric Coster, emporte le tableau en Angleterre et le conserve dans sa résidence de «Upper Chine House» à Shanklin (Ile de Wight) jusqu’en 1909. 1909-1927: après sa mort, le portrait fut envoyé en Suisse par sa veuve, qui résidait à la Villa «Lusey» (Montreux) jusqu’à sa mort. 1927-1940: son fils M. Martin Coster renvoya le tableau à Londres d’où il fut envoyé à Monte Carlo en 1929. Historique: On retrouve sur une brochure de journal une photographie d’un palace anglais avec, à l’intérieur un portrait d’Eugénie par Winterhalter et un portrait de Napoléon par Delaroche au même modèle que le nôtre, et surtout possédant un cadre similaire. Il pourrait s’agir d’une vue des appartements des descendants de Lady Sandwich. Pour la composition, c’est Lady Sandwich qui en donne des détails, annotés au dos de la toile lui appartenant:

«Ce portrait de Napoléon Bonaparte, empereur de France, a été peint pour moi par Paul Delaroche, de souvenir, en l’année 1837. L’uniforme de la vieille garde fut prêté par le Baron Marchant, valet de chambre de l’Empereur; l’épée est celle que Napoléon portait à Waterloo. L’épaulette est celle qui fut lithographiée par la princesse Marie d’Orléans, duchesse Alexandre de Wurtemberg. Les meubles sont ceux qui se trouvaient dans le cabinet de travail de l’Empereur aux Tuileries. La tabatière ornée de deux médailles italiennes fixées sur le couvercle, est celle qu’il donna au comte de Flahaut. La Reine de Naples, Caroline Murat, passa plusieurs matinées avec Paul Delaroche pour lui donner des conseils sur cette peinture.»

Citons enfin la lettre des descendants de Lady Sandwich datée du 27 septembre 1927 (jointe au dossier) qui retrace l’histoire de l’exemplaire de Lady Sandwich, précisant que l’impératrice Eugénie était venue le voir chez elle et que le Louvre désirait l’acheter. Plus important les descendants confirment que l’exemplaire de Monaco correspond en tout point au leur, et avoir toujours entendu parler de l’existence d’une réplique d’époque, soit par Delaroche lui-même, soit par son atelier.

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Attributed to Paul DELAROCHE (1797-1856) « L’Empereur Napoléon Ier dans son cabinet de travail en 1807 »

With an imposing gilt plaster and wood frame surmonted by an imperial eagle The archives of The Napoleon Museum, Monaco contain the following English-manuscript: 1837: Portrait by Paul DELAROCHE hung in the Palais desTuileries 1852-1870: During the Second Empire, it became the property of Elisabeth HOWARD, being subsequently purchased by tin E. COSTER, Consul General of The Netherlands in Paris 1880: After many years in Paris, including the month of the siege of 1870, M. Coster died in 1880. 1880-1909: His brother, Guillaume Frédéric COSTER, removed the painting to England keeping it in his « Upper China House » at Shanklin Isle of Wight, until 1909.1909-1927: After his death, the portrait was sent to Switzerland by his widow, how lived in the Villa Lusey » (at Montreux) till her death. 1927-1940: Her son Martin COSTER sent the painting to London whence it was sent to Monte Carlo in 1929

 

Source : https://www.osenat.com/lot/21004/4364425